Sabotage de l’école – Un peuple éclairé serait-il incontrôlable ?

Les gouvernements qui se succèdent depuis des décennies sont au service de l’oligarchie financière. Et sabotent volontairement l’école. Dont l’enseignement de l’Histoire. On ne peut pas savoir où l’on va, si l’on ne sait pas d’où l’on vient.

Pour les dominants, mieux vaut un troupeau sans passé, sans compréhension de son présent… et donc sans avenir… Plutôt qu’un peuple instruit, éclairé, conscient de l’Histoire de ses conquêtes sociales… 

Et si, conscients de notre Histoire populaire, les gens s’en inspiraient ?

Certes, depuis Jules Ferry, l’enseignement de l’Histoire a toujours été de la propagande.

Avec nos profs d’Histoire-Géo en colère, autour de l’article du Monde Diplomatique : La « bienveillance », cache-misère de la sélection sociale à l’école.

 

4 réponses sur “Sabotage de l’école – Un peuple éclairé serait-il incontrôlable ?”

  1. « L’Histoire de toute société jusqu’à nos jours, c’est l’histoire de la lutte des classes. Homme libre et esclave,(…) oppresseurs et opprimés, (…)se sont trouvés en constante opposition. » Marx et Engels.

    C’est cette lutte de classes qu’il est aujourd’hui INTERDIT d’enseigner…Espérant résoudre par le vide la crise de surproduction capitaliste, les « élites » préparent les Peuples à la prochaine guerre totale…Et pour cela, il faut fabriquer une génération de zombies ignares et acculturés, prêts à obéir au 1er coup de sifflet de l’adjudant !!!
    D’ailleurs la doctrine du fachisme est (selon Mussolini en personne) : croire, obéir, combattre.
    Lénine lui, espérant libérer les Peuples du joug des possédants, savait qu’une seule chose peut aider les opprimés à vaincre : apprendre, apprendre et encore apprendre.
    CQFD 😉

  2. Salut,

    Merci pour tous ces rappels. Par contre je n’ai pas trouvé ce que sont vos « potounes »…
    Bonne continuation.

  3. Panorama on ne peut plus exact de ce qu’est devenu l’école aujourd’hui.
    Cependant j’aimerai formuler deux remarques:

    1° A un moment, Jibédé, tu fais la remarque à un des profs présents que c’est l’école républicaine qui a pu faire de lui, fils d’artisan, un enseignant. J’ai toujours l’impression que c’est quelque chose de péjoratif d’exercer un métier manuel aux yeux des enseignants, on a toujours martelé cette idéologie progressiste dans le crâne des gosses : manuel = perdant, intellectuel = gagnant. Je suis surpris de voir que les gens n’ont toujours pas compris que c’est ce genre d’idéologie – soi-disant – progressiste qui nous a amené au point critique où nous sommes et qui n’est rien d’autre finalement que de mettre les hommes en compétition entre-eux pour le plus grand bonheur du capitalisme.

    2° Je t’ai entendu plusieurs fois citer le cas de ton père qui était visiblement anéanti par ce qu’il advenait de l’école.
    On ne peut qu’être d’accord avec cela, cependant j’aimerai quand même te dire que si ton père était révolté par cette métamorphose, certain profs s’en réjouissaient et si aujourd’hui l’école est devenu ce qu’elle est, c’est également avec l’aide de certains profs.
    Quand tu cites le binôme « schleuh / mathématique », ça me fait peser effectivement à mon entrée au collège, en 1982, où, déjà, s’affirmait haut et fort l’idéologie dont je parle en 1°.
    Je me rappelle de ces deux phrases :

    – « Prenez allemand en LV1, votre enfant sera dans les classes où il y a les meilleurs profs.  » (sympa pour les profs enseignant dans les classes qui avaient anglais en LV1, le pire c’est que pas un n’osait relever cela ! )

    – « Certes toutes les matières ont leur importance mais aujourd’hui la sélection se fait surtout par les mathématiques, s’il n’est pas fort en math il y a de fortes chances pour qu’il soit orienté vers une filière professionnelle.  »

    C’est quelque chose qui m’a profondément marqué, je sentais déjà la broyeuse, la machine à humilier, en ordre de marche.

    Je n’avais pourtant que 11 ans à l’époque et je m’en souviens comme si c’était hier. Cela a été les pires années de ma vie.

    Réponse de Jibédé : Bonjour Lionel. Merci d’avoir pris la peine d’écrire. Te lire est passionnant !

    Désolé si tu as pu entendre du mépris de ma part concernant le statut d’artisan du père de Daniel : Ce n’était en aucun cas mon intention : Malgré les bêtises qu’on nous racontait quand on était mômes sur les travailleurs manuels (aller en CPPN ou en CAP était alors considéré comme une humiliation sociale par l’école… ce qui doit hélas stupidement toujours être le cas aujourd’hui), j’ai beaucoup de respect pour ceux et celles qui travaillent de leurs mains, car pour bien travailler de ses mains, il faut d’abord bien travailler de la tête : Les travailleurs manuels, et notamment les artisans, sont donc bien évidemment des travailleurs intellectuels.
    Anecdote personnelle : Quand il était petit, mon papa, qui s’est très jeune retrouvé prof car il avait un gosse à nourrir, (moi), aurait bien voulu devenir menuisier (donc artisan) … Puis plus tard, mon père aurait voulu devenir journaliste… Métier que j’exerce aujourd’hui, peut-être aussi « pour lui ». Mais pendant 40 ans, j’ai vu mon papa, brave et consciencieux petit soldat de l’éducation, littéralement perdre sa santé et son âme dans la machine à broyer de l’Education Nationale. Quand j’ai brillamment raté mon CAPES d’anglais, mon père m’a félicité, et vivement conseillé de faire autre chose de ma vie.

    Je reste très en colère contre cette idéologie qui nous racontait : « Travaille bien à l’école, et tu auras plus tard un bon métier. Et si tu as de mauvaises notes, tu finiras dans la déchéance à apprendre un métier manuel ». Quand à 21 ans, doté d’une Licence en langues, je me suis retrouvé à faire la plonge dans un restaurant, pendant que d’anciens condisciples « cancres » gagnaient une brique par mois parcequ’ils avaient appris la plomberie, ça m’a fait tout drôle.
    Sans vouloir trop dévoiler sa vie, notre ami Daniel le prof d’Histoire, né vers la fin des années 40, est issu d’un milieu « artisan », de « droite populaire », je crois très très à droite, où je suppose que les profs, les livres, la « culture »… n’étaient pas des habitudes. En allant à l’école, puis à l’université, (Albert Soboul a été son prof d’Histoire), Daniel a découvert tout un monde qui lui était alors complètement étranger. C’est que j’ai voulu dire un peu rapidement…
    J’ignore si des profs se sont réjouis de la destruction de l’école. Mais je crois que nombre d’entre eux sont complètement inconscients de la situation. Se pensent comme une caste à part, au dessus des autres : attitude insupportable qui fait partie des raisons pour lesquelles je n’ai pas voulu embrasser cette carrière… même si c’est finalement pour la poursuivre via notre émission : car je n’ai jamais vraiment quitté l’école, et je crois que je resterai un élève, « un apprenant » jusqu’à mon dernier souffle.
    Cela dit, je vois autour de moi nombre d’ex condisciple du CAPES qui, épuisés, écoeurés, rendent aujourd’hui leur tablier à l’Education Nationale après des 10 ou 15 ans de boutique. Une copine ex-prof d’anglais est devenue « artisan », fabricante de babioles. Une autre copine prof d’anglais a essayé de se réfugier au CDI du bahut, en passant le concours de documentaliste, mais continue de souffrir du collège, qu’elle n’a pas réussi à quitter. Un autre pote, ex-professeur de musique, est lui devenu prof de guitare en cours privés… Etc…
    Vague regret de ma part pour l’émission : Dans un excès d’agacement et de rancoeur (dont je suis coutumier), je regrette un peu d’avoir dit »chleuh » au lieu de « langue allemande« . Je n’ai rien contre le peuple Allemand, comme me l’a enseigné mon grand-père, qui a pourtant passé cinq années pas marrantes chez eux entre 1940 et 1944.

    Mais comme toi, (je suis de 69), j’ai très mal vécu cette idéologie de l’école qui voulait que les « bons élèves » fassent « S » (sciences et maths), et donc allemand… même s’ils n’avaient aucune intention de mettre un orteil en Allemagne. Cette idéologie perdure aujourd’hui. Et récemment, des lycéens littéraires de filière « L« , m’ont fait part de leur « souffrance » quand au fait qu’ils ressentent le mépris des autres lycéen qui suivent des filières scientifiques.

    Voilà cher Lionel… Je pourrais passer des heures et des années à écrire et à parler de l’école.
    Et d’ailleurs, nous continuerons, car (sans vouloir le dire, car ce serait prétentieux), cette émission a l’ambition de promouvoir nos cultures populaires et notre Histoire populaire…
    C’est pour moi, d’une certaine manière, une façon de continuer à faire plus l’élève que le « prof »… mais pas à l’Education Nationale.

    Bien à toi ami auditeur,
    Jibédé.

    Lionel : Salut Jibédé.

    Merci pour ta réponse. Je n’ai pas perçu de mépris dans ta phrase, rassure-toi.
    C’est une chose qui a tellement été rabachée qu’ in fine cela a marqué les esprits, même les plus critiques et les plus éclairés !

    On sera toujours à l’écoute des VRAIES émissions de service public.

    Bonne continuation.
    Kenavo Ar Wechall !

    Lionel.

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