L’anti-fascisme – et donc l’opposition au FN – sont les seules orientations politiques que Radio Béton aie jamais clairement affichées, du moins à ses débuts.
Mais au fil des ans – à l’instar d’une société qui glisse progressivement à droite – la conscience politique à Béton s’étiole au profit de flots de musiques qui ne disent plus grand chose.
Si « Faites du bruit » est devenu un slogan de concert… l’époque est à fermer sa gueule.
Années 80 : Face au rouleau compresseur de l’industrie de la musique commerciale, diffuser des artistes « alternatifs » a encore une allure d’acte politique. On ne milite plus, mais au moins on ne consomme plus de musiques de supermarché. Courte illusion puisque le business sait tout récupérer pour le revendre, y compris les attitudes anticonsuméristes de façade. Puis la mode « alternative » cède la place à d’autres produits de consommation musicale… sans messages.
Autre objectif politique de Radio Béton, réussi depuis 30 ans celui-là : culture populaire dans la ville. Pour une cotisation modique, accès facile à un micro et des ondes sans censure ! Radio libre !
Et toujours avec le soucis d’offrir des tarifs abordables, la radio organise des festivals d’une exceptionnelle qualité, comme Aucard de Tours ou le génial et défunt Au nom de la Loire (gratuit). Quand Radio Béton excelle, ce n’est pas quand elle fait de la radio, mais quelques jours par an, quand elle organise un festival…
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J’étais dans ma province à l’époque, à me saouler consciencieusement la gueule au Temps des Cerises, dont le nom n’était pas sans rapport avec le TDC parisien. Y avait une radio ou deux dans le département, c’était des babas, genre allumés qui éprouvaient une grande difficulté à être joint à partir d’une certaine heure, planqués qu’ils étaient dans des pièces enfumées. On les connaissait, on se connaissait à peu près tous. Tous tournaient dans les mêmes rades, les mêmes boites glauques, géniales à partir d’une certaine heure pâle. Les gateaux au shit préfiguraient les poppers, la misère existentielle attendait une éclaircie, un retour en arrière vers un monde de paix et de paresse assuré. On savait que l’avenir nous arrivait déjà en pleine gueule.
Ça n’a pas manqué, sauf pour ceux qui ont mélangé les verres et les liquides en seringue. Resquesciat, ami moniteur d’auto-école. Je n’ai pas oublié Wagner a fond les manettes, dans la R4 tournant sans fin sur la place Nationale, prêts à décoller vers une dimension multicolore et sans limites. Je n’ai pas oublié l’animateur radio beuglant le départ d’une course cycliste dans son micro, un jour de juin, Tonton avait déjà enfilé le costume du vilain mari et Fabius virait de bord vers la rigueur, sans état d’âme aucun. L’animateur, je le connaissais un peu. Un boucher prêt à endosser toutes les cartes du moment qu’elles lui ramenaient les laubès. Il signait grassement l’arrivée du commerce et de sa putasserie sur les ondes, qui allaient s’épanouir dans le silence assourdissant des antennes mortes vivantes d’aujourd’hui, autrefois appelées radio libres.
Salut à tous tes les allumé es ! Toujours dans l’extraction du colza je viens de m’enfiler la trilogie de 3h a 7h du mat ! Popo c’est trop bien. C’est un peu un moment privilégié où je suis seul dans le taf tranqille pépère, dérangé par personne sauf quelques abeilles et donc un moment où je me plonge avec délectation dans le poste. Pas le comico avec les menottes et le radiateur évidemment.
Ca fait que 10 ans que je suis dans le quartier, merde 10 ans quand même, et popo c’est trop bien pour savoir où on mets les pieds ! C’est pas que de l’éducation populaire c’est aussi de l’educ pop locale !
J’ai aussi entendu parlé des teufs yo. Et tout le monde en parle avec les larmes aux yeux.
A quand un sujet sur les teufs yo pour des biffins comme moi qui ne les ai pas connu mais qui aimerait bien en savoir plus !
Bon et puis tout ça ça donne envie de cette folie libératrice qui c’est vrai, nostalgie déplacée ou pas, nous manque de plus en plus depuis ce passage au 2eme millénaire.