Aucard de Tours – Festival qui – économiquement – n’existe pas

Publié le 22 mai 2018


Cactus-emblème de l’édition 2017…

D’un point de vue économique, sur le papier, Aucard de Tours n’existe pas.

Comment Radio Béton fait-elle pour organiser ce génial et convivial festival, avec plus de 30 groupes de qualité, pour seulement 30€ les cinq jours de fête ? Avec boisson et merguez à tarifs raisonnables ?

Il y a le travail d’environ 150 bénévoles… dont certains bossent gratuitement et toute l’année sur l’événement. Il y a 33 années d’expérience, de culture de la débrouille et du DIY : Le Do it Yourself… hérité des « racines punks » et « alternatives » de Radio Béton

Et puis Aucard a fait des choix : Rester « petit » : jauge maximum : 4500 personnes.

Choix aussi de ne pas payer plus de 10 000€ pour une « tête d’affiche »… Car sur environ 400 000€ de budget total du festival, l’artistique représente à peine 100 000€… pour rémunérer 30 groupes !

Ne pas raquer des fortunes pour programmer des artistes qui passent à la télé, être un festival de découvertes, c’est aussi ce qui permet à Aucard de garder une dimension humaine… Mais cet équilibre est plus que fragile…

Aucard de Tours 2018 : Du Mardi 5 au Samedi 9 Juin… à Tours.

Autour d’Aucard de Tours – Festival sauvé des eaux

Publié le 14 mai 2018

Juin 2016 : Crue du Cher : L’un des deux chapiteaux d’Aucard…
Photo : Sophie Mourrat.

Cette semaine, parlons d’autres chose que des ravages du capitalisme : Détente en musique autour du Festival Aucard de Tours, créé en 1986 par Radio Béton, (née la même année).

Depuis 33 ans qu’il existe, on pourrait le croire éternel. Mais le fragile événement a bien failli disparaitre en 2016, lors d’une crue du Cher…

D’un point de vue purement comptable, ce génial et convivial festival n’existe pas : Comment Radio Béton fait-elle pour proposer 30 groupes, sur 5 jours, pour seulement 30€ ? Avec une super qualité d’accueil, de confort, et sans assassiner le public sur les tarifs des consommations…

Et vous ne trouvez pas que les « musikzactuelles » (comme on dit), semblent aujourd’hui plus intéressantes qu’elles ne l’étaient il y a 20 ans ? Que la technique, l’inventivité, la culture des musiciens a sensiblement augmenté ? Même s’il ne s’est rien créé de neuf depuis les dernières vagues de musiques électroniques de la fin des années 90…

Conversation avec Enzo, l’un des coordinateurs d’Aucard…

Aucard de Tours 2018 : du Mardi 5 au Samedi 9 juin.

Radio Garage – Episode 3/3 – Faites du bruit ! … Mais fermez vos gueules !

Publié le 29 janvier 2016

TSF-TransistorL’anti-fascisme – et donc l’opposition au FN – sont les seules orientations politiques que Radio Béton aie jamais clairement affichées, du moins à ses débuts.

Mais au fil des ans – à l’instar d’une société qui glisse progressivement à droite – la conscience politique à Béton s’étiole au profit de flots de musiques qui ne disent plus grand chose.

Si « Faites du bruit » est devenu un slogan de concert… l’époque est à fermer sa gueule.

Années 80 : Face au rouleau compresseur de l’industrie de la musique commerciale, diffuser des artistes « alternatifs » a encore une allure d’acte politique. On ne milite plus, mais au moins on ne consomme plus de musiques de supermarché. Courte illusion puisque le business sait tout récupérer pour le revendre, y compris les attitudes anticonsuméristes de façade. Puis la mode « alternative » cède la place à d’autres produits de consommation musicale… sans messages.

Autre objectif politique de Radio Béton, réussi depuis 30 ans celui-là : culture populaire dans la ville. Pour une cotisation modique, accès facile à un micro et des ondes sans censure ! Radio libre !

Et toujours avec le soucis d’offrir des tarifs abordables, la radio organise des festivals d’une exceptionnelle qualité, comme Aucard de Tours ou le génial et défunt Au nom de la Loire (gratuit). Quand Radio Béton excelle, ce n’est pas quand elle fait de la radio, mais quelques jours par an, quand elle organise un festival