Rediffusion d’une conversation de 2019, en un temps où la plupart des gens se contrefoutaient de la casse de l’hôpital public et des manifs de soignants…
Manque de moyens. Manque de locaux dignes de ce nom. Manque de personnel, donc manque de temps… Comme tous les services de l’Hôpital public, la psychiatrie est systématiquement sabotée par tous les gouvernements qui défilent. Tous au service de la finance.
Objectif : Détruire les services publics. Les privatiser. Les marchandiser. Faire du fric sur la souffrance avec un hôpital « rentable »… Or, en psychiatrie, il n’y a pas forcément de « guérison ». Ici comme ailleurs, les premiers soins sont l’écoute et la parole… qui prennent du temps… que les soignants n’ont plus, puisqu’on réduit constamment leur nombre…
Plan des « managers » : Concentration et emprisonnement des patients sous camisole chimique. Comme si on soignait « la folie » à coup de prison et de médicaments ! Retour vers la barbarie carcérale des asiles d’aliénés du 19ème siècle ?
Comme partout à l’Hôpital, si les services de psychiatrie tiennent encore, c’est parce que les salariés y travaillent, parfois gratuitement, avec des bouts de ficelle. Avant la privatisation totale de notre système de santé publique.
L’avenir imaginé par les « managers » : Des hôpitaux privés et payants. Tant pis pour ceux qui n’auront pas les moyens d’y entrer. Imaginez le sort qui attend « les fous », « les improductifs », les incapables de traverser la rue pour trouver du travail ou monter une start-up… Quel avenir pour « ces boulets qui coûtent cher » et ne rapportent rien ?
Avec Charlie, infirmier en psychiatrie. Membre du syndicat SUD Santé Sociaux – Solidaires.
Les deux autres épisodes de cette série Hôpital malade sont ici.
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Merci :'( Déjà que ce n’est pas drôle d’être malade, c’est encore pire dans notre société. Désespérant. Solitude généralisée. Bon sang, quand allons-nous tous nous réveiller avant de terminer complètement irrécupérables, si ce n’est pas déjà le cas ?
Témoignage prenant !
J’avais un collègue de boulot, à la centrale de Chinon, dont la mère avait travaillé en psychiatrie à l’hôpital de Saint-Benoît-la-fôret, ça refroidissait quand il me parlait de certains collègues de sa mère qui étaient passés de soignant à patient.
Plus objectivement, le problème est posé dès le début de l’entretien par la personne qui témoigne : l’humain, toujours l’humain ( ici le manque de personnel), le problème c’est que la plupart des personnes publiques qui prétendent, un jour, pouvoir gouverner le pays sont toutes asservies à la religion techno-scientiste.
Management, standardisation, optimisation, efficacité, rentabilité, etc…
Bref, tout sauf de l’humain !