Télérama.fr : 21 Mars 2006.

Logo Télérama Chirac, avec nous !

Jacques Chirac lance un appel à la grève et aux barricades !
Ah, euh, non, désolé, il s’agit de la dernière re-création sonore des tourangeaux
Polemix et La voix off, trublions bien connus des amateurs de détournements de discours politiques, et qui s’en donnent évidemment à coeur joie sur le CPE. Dommage, on aurait bien aimé chanter : « Villepin, t’es foutu, même Chirac est dans la rue! »

Thomas Bécard.

Libération : 16 Janvier 2006.

Logo LibéLe remix de Sarkozy ne fait rire ni la Sacem ni les « Inrocks« .

Le titre a été écarté d’une compile de l’hebdo. Censure selon ses auteurs.

« Tous les ans on met une chanson gag dans la compile des Inrocks, les autres années, les gags faisaient plus l’unanimité que celui-ci« . Le « gag » symptomatique dont parle le journaliste Daniel Beauvallet s’avère être un remix caustique des discours de Nicolas Sarkozy intitulé Tous les tizenfants, un titre qui n’apparaît finalement pas sur la compilation CQFD (Ce qu’il faut découvrir) consacrée à la découverte des jeunes talents français sortie le 28 décembre. «On nous a appelés pour nous dire qu’on était sélectionnés, le titre avait beaucoup plu à Monsieur Beauvallet« , expose Polémix, avant d »être retoqué. Un revirement qu’ils attribuent à un avis défavorable d’un responsable juridique de la Sacem, estimant que «le titre n’est pas diffusable». Raison invoquée, «le montage des propos de Nicolas Sarkozy rappelleraient les crimes nazis, la sélection d’êtres humains».

«Faire rire» : «C’est absurde s’insurge Polémix, c’est juste un jeu de montage avec les bouts de phrases que j’ai récupérées, je n’ai pas cherché à faire une parabole de l’extermination nazie. Notre intention n’est pas d’insulter, mais de faire rire». Animateurs d’une émission sur Radio Béton à Tours, les comparses sont passés maitres dans l’art du collage politico-rigolo en vogue sur le net, atomisant et recomposant les discours des politiciens jusqu’à leur faire dire les choses les plus grotesques ou les plus ignobles : «On recycle les déchets médiatiques, les petites phrases qui font l’actu puis sont rejetées par les médias, on fait de la contestation joyeuse et thérapeutique, explique Polémix qui parle de «censure».

La Voix Off tempère, parle plutôt «d’autocensure» : la Sacem – partenaire du concours – qui «fait peur», et «les Inrocks qui se dégonflent». «Pas étonnant, la peur et la censure sont dans l’air, analyse la moitié du groupe dans un manifeste envoyé par mail. «La peur répercutée par les médias est l’arme des idéologues de tous bords. Le rire, est le seul moyen d’arrêter d’avoir peur», écrit-il. «Pasticher, parodier, se moquer des hommes politiques et des médias est un acte politiquement sainTous les tizenfants a d’ailleurs été diffusé sans heurts sur les ondes de Radio Nova ou d’Europe 1 : «Chez Ruquier, tout le monde avait trouvé ça drôle»…

«Pas d’interférence». La Sacem se dit elle «choquée de se voir accusée de censure». Et affirme «qu’en aucun cas elle n’interfère sur le contenu des oeuvres». Aux Inrockuptibles, on s’étonne que l’histoire ait pris un tel tour et on avance des arguments artistiques. «Polémix et La Voix Off étaient effectivement parmi les 80 préselectionnés sur les 7000 démos envoyées. Ces 80 titres ont été soumis à la rédaction musique qui en a sélectionné 20« , explique Laurent Lafon, responsable promotion. «Chaque journaliste a choisi ses favoris, un seul a voté pour ce titre« , résume t-il. «L’avis de la Sacem n’a a aucun moment interféré avec le processus, le morceau a été jugé uniquement sur ses qualités artistiques». Pourquoi alors avoir sollicité la Sacem ? «Etant donné les délais très courts, on a envoyé des documents légaux aux 80 préselectionnés, on vérifie qu’ils ont bien obtenu l’accord des ayants droit, notamment pour l’utilisation de samples» précise Laurent Laffon. Le cas du remix sarkozien s’avère problématique : «J’ai demandé conseil à la Sacem sur l’utilisation d’échantillons de voix d’hommes politiques, parce que c’était atypique et que je pensais que ça pourrait poser problème s’il avait été retenu», se défend Jean Daniel Beauvallet, chargé de la préselection.

«Qu’est-ce que ça veut dire ?« , interroge Polémix, « il faudrait demander l’autorisation aux hommes politiques d’utiliser leur voix ? Si on se met à considérer Sarkozy comme Brassens !». Le département juridique de la sacem ne répond pas sur ce point précis, mais pointe les risques de diffamation, et les condamnations qui s’en suivront à coup sûr en cas de diffusion. «Bon, le responsable a pris ça au pied de la lettre. Mais ce conseil, on n’a pas eu besoin d’en tenir compte« , insiste Jean-Daniel Beauvallet, « et même si le morceau avait été retenu, on serait passés outre, il est clairement parodique, je l’ai d’ailleurs chroniqué dans les pages du magazine. Quant à Sarkozy, on est pas les derniers à avoir envie de le critiquer».

Marie Lechner.

(1) www.lesinrocks.com/inrocks/galerie/cqfd2006

La Nouvelle République : 6 Janvier 2006.

Logo NRParis n’aime pas la «Sarkozik» des Tourangeaux de Polémix.

Cela semblait bien parti mais la chanson «Tous les tizenfants» du groupe Tourangeau Polémix et la Voix Off ne figure pas sur la dernière compilation des Inrockuptibles. Ya t-il eu censure ?

Ils ont eu le temps de s’y voir sur la compilation des Inrockuptibles, cette compil CQFD (Ce Qu’il Faut Découvrir) concoctée par la rédaction du célèbre mensuel rock; en partenariat avec la Sacem (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).

Il y ont cru, mais finalement exit les Tourangeaux de Polémix et La Voix Off, alias Guillaume et Jibédé, qui donnent dans la caricature sonore et mixent les discours des hommes politiques sur Radio Béton. La compil’ est sortie le 28 décembre, sans leur chanson «Tous les tizenfants». «Les Inrocks ont reçu 7000 maquettes. Fin novembre, on savait que notre morceau était retenu parmi les 80 finalistes. Ensuite, la Sacem a estimé que tous les tizenfants «n’était pas diffusable», raconte Guillaume.
Cette information a été développée mercredi matin dans un article paru sur le site internet du Nouvel Observateur, intitulé «La Sacem censure un titre parodiant Nicolas Sarkozy».
«Seul un journaliste sur cinq a proposé ce titre dans sa sélection, il a donc été éliminé» a répondu hier soir la rédaction des Inrockuptibles. «C’est tout à fait à tort que le groupe Polémix se dit censuré par la Sacem, qui n’intervient en rien dans notre processus de sélection initial».

«Une contestation joyeuse et thérapeutique».
Même son de cloche du côté de la Sacem. «Dans le cadre d’un partenariat, nous n’intervenons jamais sur le contenu des oeuvres». Mais le journaliste du Nouvel Obs est formel : «La Sacem s’oppose à la diffusion du titre, estimant que le montage des propos de Nicolas Sarkozy rappelleraient certains crimes commis par les nazis». Quid ? «Nous avons demandé un avis à la Sacem, en effet, concède Laurent Lafon des Inrockuptibles, «mais cet avis était d’ordre juridique, lié à l’utilisation des discours de Nicolas Sarkozy.» Et qu’a répondu la Sacem ? «Je n’ai pas lu cette réponse personnellement».
Quoi qu’il en soit, les Tourangeaux sont bien décidés à «se servir de cette censure» pour faire parler d’eux. «Nous faisons de la caricature, ces mixages sont une forme de contestation joyeuse et thérapeutique», explique Guillaume. Il a rejoint Jibédé sur les ondes de Radio Béton en 2002, quand Jean-Marie Lepen a passé le premier tour des élections présidentielles.

Magalie Basset.

La Voix Off et Polémix, le jeudi soir, de 20h à 21h et le lundi de 11h00 à Midi sur Radio Béton, 93.6 FM. (Tours).

Nouvel Obs.com 2/2 : 6 Janvier 2006.

Logo Nouvel Obs.comLa Sacem censure un titre parodiant Sarkozy

Sélectionnée par les Inrockuptibles, la chanson « Tous les tizenfants » du groupe formé par Polémix et La Voix Off, basée sur une interview de Nicolas Sarkozy, devait faire partie de la compilation « CQFD« , éditée par le magazine et en kiosque le 28 décembre 2005. Les deux membres du groupe « ont eu la joie d’apprendre que (leur) morceau avait été sélectionné parmi 7.000 maquettes. Cela représentait une extraordinaire opportunité de faire connaître un peu notre travail au niveau national« . Sur la soixantaine d’artistes choisie pour les compilation des trois dernières années, la moitié a en effet signé dans une maison de disque depuis la sortie des disques. Un véritable tremplin.

Condamnations : Mais c’était sans compter sur la Sacem. Partenaire de l’opération « CQFD« , la Société de gestion collective du droit d’auteur pour la musique a informé les Inrockuptibles fin novembre qu’elle s’opposait à la diffusion du titre, estimant que celui-ci n’était « pas diffusable« . Raisons invoquées : le montage : des propos de Nicolas Sarkozy rappellerait certains crimes commis par les nazis, comme la sélection d’êtres humains ou leur suppression pour inutilité. La Sacem affirme également que le ministre de l’Intérieur ne tolèrera pas de tels propos et menace les auteurs de lourdes condamnations.

« Censure » : Le groupe crie à la « censure » et se dit « diffamé puisqu’on (lui) prête une intention qu'(il) n’a jamais eue, à savoir faire passer Sarkozy pour un fasciste« . Les membres du groupe expliquent que leur intention n’était pas de diffamer ou d’insulter, comme le prétend la Sacem, mais de « faire rire avec de l’absurde » et affirment que leur titre a déjà été diffusé « sur Europe-1, sur Nova, et sur une vingtaine de radios associatives en France, sans que cela n’ait créé aucun problème« . La Sacem a cependant convaincu les Inrockuptibles et le morceau ne figure pas dans la compilation. En novembre, Nicolas Sarkozy était lui-même intervenu pour faire interdire la publication d’une biographie de sa femme, Cécilia.