La Nouvelle République : 6 Janvier 2006.

Logo NRParis n’aime pas la «Sarkozik» des Tourangeaux de Polémix.

Cela semblait bien parti mais la chanson «Tous les tizenfants» du groupe Tourangeau Polémix et la Voix Off ne figure pas sur la dernière compilation des Inrockuptibles. Ya t-il eu censure ?

Ils ont eu le temps de s’y voir sur la compilation des Inrockuptibles, cette compil CQFD (Ce Qu’il Faut Découvrir) concoctée par la rédaction du célèbre mensuel rock; en partenariat avec la Sacem (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).

Il y ont cru, mais finalement exit les Tourangeaux de Polémix et La Voix Off, alias Guillaume et Jibédé, qui donnent dans la caricature sonore et mixent les discours des hommes politiques sur Radio Béton. La compil’ est sortie le 28 décembre, sans leur chanson «Tous les tizenfants». «Les Inrocks ont reçu 7000 maquettes. Fin novembre, on savait que notre morceau était retenu parmi les 80 finalistes. Ensuite, la Sacem a estimé que tous les tizenfants «n’était pas diffusable», raconte Guillaume.
Cette information a été développée mercredi matin dans un article paru sur le site internet du Nouvel Observateur, intitulé «La Sacem censure un titre parodiant Nicolas Sarkozy».
«Seul un journaliste sur cinq a proposé ce titre dans sa sélection, il a donc été éliminé» a répondu hier soir la rédaction des Inrockuptibles. «C’est tout à fait à tort que le groupe Polémix se dit censuré par la Sacem, qui n’intervient en rien dans notre processus de sélection initial».

«Une contestation joyeuse et thérapeutique».
Même son de cloche du côté de la Sacem. «Dans le cadre d’un partenariat, nous n’intervenons jamais sur le contenu des oeuvres». Mais le journaliste du Nouvel Obs est formel : «La Sacem s’oppose à la diffusion du titre, estimant que le montage des propos de Nicolas Sarkozy rappelleraient certains crimes commis par les nazis». Quid ? «Nous avons demandé un avis à la Sacem, en effet, concède Laurent Lafon des Inrockuptibles, «mais cet avis était d’ordre juridique, lié à l’utilisation des discours de Nicolas Sarkozy.» Et qu’a répondu la Sacem ? «Je n’ai pas lu cette réponse personnellement».
Quoi qu’il en soit, les Tourangeaux sont bien décidés à «se servir de cette censure» pour faire parler d’eux. «Nous faisons de la caricature, ces mixages sont une forme de contestation joyeuse et thérapeutique», explique Guillaume. Il a rejoint Jibédé sur les ondes de Radio Béton en 2002, quand Jean-Marie Lepen a passé le premier tour des élections présidentielles.

Magalie Basset.

La Voix Off et Polémix, le jeudi soir, de 20h à 21h et le lundi de 11h00 à Midi sur Radio Béton, 93.6 FM. (Tours).

Nouvel Obs.com 2/2 : 6 Janvier 2006.

Logo Nouvel Obs.comLa Sacem censure un titre parodiant Sarkozy

Sélectionnée par les Inrockuptibles, la chanson « Tous les tizenfants » du groupe formé par Polémix et La Voix Off, basée sur une interview de Nicolas Sarkozy, devait faire partie de la compilation « CQFD« , éditée par le magazine et en kiosque le 28 décembre 2005. Les deux membres du groupe « ont eu la joie d’apprendre que (leur) morceau avait été sélectionné parmi 7.000 maquettes. Cela représentait une extraordinaire opportunité de faire connaître un peu notre travail au niveau national« . Sur la soixantaine d’artistes choisie pour les compilation des trois dernières années, la moitié a en effet signé dans une maison de disque depuis la sortie des disques. Un véritable tremplin.

Condamnations : Mais c’était sans compter sur la Sacem. Partenaire de l’opération « CQFD« , la Société de gestion collective du droit d’auteur pour la musique a informé les Inrockuptibles fin novembre qu’elle s’opposait à la diffusion du titre, estimant que celui-ci n’était « pas diffusable« . Raisons invoquées : le montage : des propos de Nicolas Sarkozy rappellerait certains crimes commis par les nazis, comme la sélection d’êtres humains ou leur suppression pour inutilité. La Sacem affirme également que le ministre de l’Intérieur ne tolèrera pas de tels propos et menace les auteurs de lourdes condamnations.

« Censure » : Le groupe crie à la « censure » et se dit « diffamé puisqu’on (lui) prête une intention qu'(il) n’a jamais eue, à savoir faire passer Sarkozy pour un fasciste« . Les membres du groupe expliquent que leur intention n’était pas de diffamer ou d’insulter, comme le prétend la Sacem, mais de « faire rire avec de l’absurde » et affirment que leur titre a déjà été diffusé « sur Europe-1, sur Nova, et sur une vingtaine de radios associatives en France, sans que cela n’ait créé aucun problème« . La Sacem a cependant convaincu les Inrockuptibles et le morceau ne figure pas dans la compilation. En novembre, Nicolas Sarkozy était lui-même intervenu pour faire interdire la publication d’une biographie de sa femme, Cécilia.

Les 20 ans de Radio Béton !

Polemix et LVO Mixent
Les nuits des 24 et 25 février 2006,
le guerillero de salon et le DJ de droite ont mixé comme des bêtes,
de 20h00 à 03h00 !

Un petit bureau décoré avec l’Expolémix !

Adaptables en toutes circonstances et en tous terrains,
Polémix et La Voix Off recevaient ici leurs militants dans un tout petit bureau de 2,50 mètres de large sur 5 mètres de profondeur.
Jauge maxi : 20 personnes très très très serrées !
Quelle ambiance ! Sarko-Zik, Villepunk, Chi-Rap, Medef-Lepard, Ragga-Farin, Balla-Dub, et autres Fabius-Trobadors… ça a dansé sur la droite, grave !

Et en plus, pendant le set, il y a aussi projection d’images débiles animées par Bill de l’association l’Astronef (à Tours). Mais là c’était juste sur une télé, mais sur grand écran ça rend super bien !

Rire c’est arrêter d’avoir peur ! (Et toc !)

La Voix OffEn consultant notre Revue de Presse, vous verrez que l’affaire « Sacem-Tizenfants«  a fait un peu de foin.

En léger désaccord, (sur la forme mais pas sur le fond), avec Polémix, la Voix Off répond cette bafouille grandiloquente ! C’est pas tous les jours qu’on se fait traiter de nazis !

– Janvier 2006 : La Voix Off :  » Soyons précis : d’abord, tout est de la faute de Polémix qui est le créateur de ce sketch que gu a mis en musique. Je vous jure que je n’ai rien à voir là dedans !

D’autre part, je ne suis pas d’accord avec mon ami et comparse Polémix sur l’affirmation suivante : « La sacem nous censure« .
Les faits sont les suivants : Le journal les Inrockuptibles, voulant nous éditer sur une compilation, a demandé son avis au service juridique de la Sacem. Une responsable de ce service le leur a déconseillé.

Mais jamais la Sacem ne nous a censurés ! Elle n’en a ni le pouvoir ni la mission.

Par contre…

– Quand, sous le prétexte que le sketche « Les Tizenfants » fait référence au nazisme, cette responsable du service juridique de la Sacem fait peur aux Inrocks en leur conseillant de ne pas éditer ce morceau, on peut y voir une forme de censure.

– Que le magazine les Inrocks se dégonflent : on peut y voir une forme d’auto-censure. (Il a bien vieilli le rock d’ailleurs !).

Pas étonnant : La peur et la censure sont dans l’air.

Il nous faut reprendre la parole au milieu du brouhaha médiatique.

La peur, répercutée par les médias, est l’arme des idéologues de tous bords.

Il faut lutter contre la peur.

Il faut rire.

Rire c’est arrêter d’avoir peur.

Rire c’est le début de la réflexion.

Rire c’est politique.

De tous temps, les grands ont eu peur que les petits se moquent d’eux.

Et le Général De Gauche n’a t-il pas dit : « Le rire est une chose trop grave pour qu’on le confie à des rigolos« ?
Avec le rire, le petit arrête d’avoir peur du grand : car le ridicule est une chose qui fait peur aux grands.

« Rire de la politique, c’est faire de la politique »

Que cette responsable de la Sacem voit du nazisme dans le sketch « Les Tizenfants » est tellement absurde que nous en sommes à peine choqués. Notre but est de faire réagir par l’absurde et le grotesque. Ce sont en particulier ceux qui délaissent leur rôle de citoyen, ceux qui ne votent plus, que nous voulons ramener vers le débat démocratique en les faisant rire.
Car rire de la politique, c’est faire de la politique.

En cette ère de peur, parodier, pasticher, se moquer des hommes politiques et des médias nous semble être un acte politiquement sain. Polémix et La Voix Off, c’est une réponse grotesque à l’abracadabrantesque déferlement d’absurdités pondues par nos « stars » de la politiques et continuellement répercutées via le grand cirque des médias.
L’absurde de nos créations n’est qu’un écho de l’absurdité générale.

Est-il nécessaire de le dire ?
Nous sommes Polémix et moi même farouchement épris de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, une devise que nous préférons à « Travail, Conso, Bagnole« .

Est-il nécessaire de le préciser ? Nous sommes de gentils garçons, nous aimons profondément notre pays, mais nous n’aimons pas les extrémistes de tous bords, notamment ceux d’extrême droite et apparentés.

Nous sommes bien conscients que nous ne pouvons pas faire rire tout le monde.

L’art du comique est délicat. Mais nous revendiquons ce droit.

Etre républicain, c’est aussi savoir qu’il ne fait pas bon vivre dans un pays où l’on n’a pas le droit de rire.

Face à la peur qui empêche le citoyen de réfléchir, notre meilleure défense reste le sens de l’humour, du grotesque et de l’absurde.

Parce que la dérision c’est très sérieux.

La Voix Off.

Parti Socialiste : 16 Janvier 2006.

Logo PSNicolas Sarkozy censeur

Après l’interdiction de la publication d’une biographie de Cécilia Sarkozy, après la mise en cause de la culture rap et les plaintes contre un certain nombre de groupes, après la coupe de l’interview de Yannick Noah dans Paris Match critiquant le ministre de l’Intérieur, la nouvelle affaire des Inrockuptibles/Sacem – avec la censure d’un titre parodiant Nicolas Sarkozy -, dévoile un comportement politique inquiétant dans une démocratie comme la notre.
Ces comportements sont inacceptables. Quand on veut être un homme politique de premier plan, un candidat à l’élection présidentielle, on doit accepter la critique, la caricature, quand bien même elle vous fasse mal, parce que c’est l’esprit de la démocratie.
À quelques mois des élections de 2007, les coups de pression, les autocensures, en un mot la peur que suscite Nicolas Sarkozy, doivent cesser et être combattus, au risque que cette peur se répande dans l’ensemble de la société.

Malek BOUTIH, Secrétaire National aux Questions de Société