Rire c’est arrêter d’avoir peur ! (Et toc !)

La Voix OffEn consultant notre Revue de Presse, vous verrez que l’affaire « Sacem-Tizenfants«  a fait un peu de foin.

En léger désaccord, (sur la forme mais pas sur le fond), avec Polémix, la Voix Off répond cette bafouille grandiloquente ! C’est pas tous les jours qu’on se fait traiter de nazis !

– Janvier 2006 : La Voix Off :  » Soyons précis : d’abord, tout est de la faute de Polémix qui est le créateur de ce sketch que gu a mis en musique. Je vous jure que je n’ai rien à voir là dedans !

D’autre part, je ne suis pas d’accord avec mon ami et comparse Polémix sur l’affirmation suivante : « La sacem nous censure« .
Les faits sont les suivants : Le journal les Inrockuptibles, voulant nous éditer sur une compilation, a demandé son avis au service juridique de la Sacem. Une responsable de ce service le leur a déconseillé.

Mais jamais la Sacem ne nous a censurés ! Elle n’en a ni le pouvoir ni la mission.

Par contre…

– Quand, sous le prétexte que le sketche « Les Tizenfants » fait référence au nazisme, cette responsable du service juridique de la Sacem fait peur aux Inrocks en leur conseillant de ne pas éditer ce morceau, on peut y voir une forme de censure.

– Que le magazine les Inrocks se dégonflent : on peut y voir une forme d’auto-censure. (Il a bien vieilli le rock d’ailleurs !).

Pas étonnant : La peur et la censure sont dans l’air.

Il nous faut reprendre la parole au milieu du brouhaha médiatique.

La peur, répercutée par les médias, est l’arme des idéologues de tous bords.

Il faut lutter contre la peur.

Il faut rire.

Rire c’est arrêter d’avoir peur.

Rire c’est le début de la réflexion.

Rire c’est politique.

De tous temps, les grands ont eu peur que les petits se moquent d’eux.

Et le Général De Gauche n’a t-il pas dit : « Le rire est une chose trop grave pour qu’on le confie à des rigolos« ?
Avec le rire, le petit arrête d’avoir peur du grand : car le ridicule est une chose qui fait peur aux grands.

« Rire de la politique, c’est faire de la politique »

Que cette responsable de la Sacem voit du nazisme dans le sketch « Les Tizenfants » est tellement absurde que nous en sommes à peine choqués. Notre but est de faire réagir par l’absurde et le grotesque. Ce sont en particulier ceux qui délaissent leur rôle de citoyen, ceux qui ne votent plus, que nous voulons ramener vers le débat démocratique en les faisant rire.
Car rire de la politique, c’est faire de la politique.

En cette ère de peur, parodier, pasticher, se moquer des hommes politiques et des médias nous semble être un acte politiquement sain. Polémix et La Voix Off, c’est une réponse grotesque à l’abracadabrantesque déferlement d’absurdités pondues par nos « stars » de la politiques et continuellement répercutées via le grand cirque des médias.
L’absurde de nos créations n’est qu’un écho de l’absurdité générale.

Est-il nécessaire de le dire ?
Nous sommes Polémix et moi même farouchement épris de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, une devise que nous préférons à « Travail, Conso, Bagnole« .

Est-il nécessaire de le préciser ? Nous sommes de gentils garçons, nous aimons profondément notre pays, mais nous n’aimons pas les extrémistes de tous bords, notamment ceux d’extrême droite et apparentés.

Nous sommes bien conscients que nous ne pouvons pas faire rire tout le monde.

L’art du comique est délicat. Mais nous revendiquons ce droit.

Etre républicain, c’est aussi savoir qu’il ne fait pas bon vivre dans un pays où l’on n’a pas le droit de rire.

Face à la peur qui empêche le citoyen de réfléchir, notre meilleure défense reste le sens de l’humour, du grotesque et de l’absurde.

Parce que la dérision c’est très sérieux.

La Voix Off.

Parti Socialiste : 16 Janvier 2006.

Logo PSNicolas Sarkozy censeur

Après l’interdiction de la publication d’une biographie de Cécilia Sarkozy, après la mise en cause de la culture rap et les plaintes contre un certain nombre de groupes, après la coupe de l’interview de Yannick Noah dans Paris Match critiquant le ministre de l’Intérieur, la nouvelle affaire des Inrockuptibles/Sacem – avec la censure d’un titre parodiant Nicolas Sarkozy -, dévoile un comportement politique inquiétant dans une démocratie comme la notre.
Ces comportements sont inacceptables. Quand on veut être un homme politique de premier plan, un candidat à l’élection présidentielle, on doit accepter la critique, la caricature, quand bien même elle vous fasse mal, parce que c’est l’esprit de la démocratie.
À quelques mois des élections de 2007, les coups de pression, les autocensures, en un mot la peur que suscite Nicolas Sarkozy, doivent cesser et être combattus, au risque que cette peur se répande dans l’ensemble de la société.

Malek BOUTIH, Secrétaire National aux Questions de Société

Technikart : Septembre 2005.

logo Techikart

L’ interview fissa : La Voix Off et Polémix

Depuis 2002, La Voix Off et Polémix remixent l’ actualité sur Radio Béton à Tours.

– C’ est quoi votre truc ?

– On choppe des phrases à la télé ou à la radio, on les triture et on les cale avec des beats électro pour en faire des mix drôles et irrespectueux.

– Vous avez combien d’ oeuvres à votre actif ?

– Plein ! Récemment, on a utilisé «le maillon faible» : il y avait un Jacques qui répondait tout le temps à côté et sur lequel Boccolini s’ acharnait. On a pris des phrases de Chirac et on a mixé le tout.

– Des problèmes ?

– On a passé quelques mix sur France Inter, mais on nous a demandé de ne plus attaquer les politiques et de viser les people. Alors on a arrêté!

Tous les jeudis à 19h00 sur Radio Béton. (www.radiobeton.com).

Les Inrockuptibles : Septembre 2005.

Logo InrockUne tordante satire de nos politiciens par un sampleur dingo

A la manière du brillant anglais Cassette Boy, qui passe sa vie à enregistrer, découper, recoller et remodeler les discours des politiciens jusqu’à leur faire tenir les propos les plus surréalistes ou infâmes (il a également réussi, par des centaines de copier-coller, à faire aboyer Walk on the Wild Side de Lou Reed à son chien…), le Tourangeau Polémix est un couillon de la lune.

Avec son nom de bagarreur dans Asterix, il continue encore et toujours de lutter contre l’envahisseur télévisuel : Nicolas Sarkozy, dont la dialectique fait les frais d’un sampleur vicieux et rigolard, qui comprend tout de travers, bégaye, déraille, délire, crachouille et balbutie avec la volubilité d’un ivrogne goguenard (les tordants Vous saurez tout sur Sarkozy ou Tous les Tizenfants)… Parfois, Polémix fait aussi guincher, sur une drum’n’bass en basse fidélité ou une techno déclassée : on danse alors jaune, pendant que La Voix Off continue, inlassablement à marteler l’indicible – sans, et c’est ce qui dérange le plus, qu’on s’en offusque vraiment : comme si ces atrocités bricolées d’une main cinglée s’inscrivaient dans un lent et implacable glissement vers le monstrueux ordinaire. On peut appeler ça une démonstration par l’absurde. Mais si Sarkozy et ses petites phrases Vermot restent la principale victime de cet humour potache et de ces collages barbares, on croise aussi un Chirac au sommet de l’éloquence, de la syntaxe et de la gaudriole (Heu…, ou un tordant vrai-faux Le Maillon Faible) ou même quelques antiquités archivées d’un autre siècle, dont des certains Lionel Jospin ou Jean-Pierre Raffarin.
Ils faisaient quoi, eux, déjà ?

Jean-Daniel Beauvallet.

Batofar

« … Intégré à la Férarock depuis 1991, Radio Béton n’en reste pas moins totalement indépendante d’un point de vue éditorial. La preuve, c’est sur cette station pour le moins atypique qu’officient les excellents Polemix et la Voix Off. Deux tarés pratiquant le mix politique sauvage. Un exercice militant consistant à détourner les discours politiques pour en faire des interludes musicaux hautement subversifs tels « Les Tizenfants » qui vient d’ailleurs de subir les foudres de la SACEM. Dans ce titre complètement surréel, on peut entendre très distinctement Sarko lancer un appel à la population afin que tout le monde vienne en masse donner ses enfants à la patrie, le tout sur fond de beats electro syncopés. Le résultat est jouissif, mais jugé trop choquant par la SACEM qui, d’après les dires de Polemix, aurait interdit aux Inrocks de faire figurer la dite chanson sur leur compil’ CQFD. On veut bien les croire, d’autant que ces deux-là (…) lors de leur passage éclair sur France Inter où, au bout d’à peine quelques semaines d’exercice, on leur a très gentiment demandé d’arrêter de moucher les politiques pour concentrer leurs attaques sur les « peoples »… »