Série Congrès de Tours – Episode 12 – Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz – 1944 – AMGOT : France, colonie américaine … avec Vichy

Francs imprimés aux USA pour l’AMGOT : Allied Military Government of Occupied Territories. Pas de « République française » sur le billet.
Casablanca 1943 : Giraud, poulain de Roosevelt qui déteste de Gaulle lui même à peine soutenu par Churchill.

L’impérialisme étasunien a prévu de traiter la France comme un pays vaincu, une colonie dont les administrateurs seraient les cadres de Vichy, qui restent en place. Annonce que la métropole ne sera pas épurée de ses traitres et collabos. Projet de l’AMGOT : Allied Military Government of Occupied Territories, appliqué en Afrique du Nord après le débarquement de 1942.
Le Général Giraud est la marionnette prévue par Roosevelt, qui déteste de Gaulle, lui même mollement soutenu par Churchill. Les alliés n’en sont pas. Les occidentaux haïssent l’URSS, vainqueure militaire du IIIème Reich. Les USA veulent s’approprier les empires coloniaux britannique et français…
Giraud éliminé, de Gaulle garantit aux américains et à la grande bourgeoisie industrielle et bancaire française, que la France ne sera pas épurée.


Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz, Professeur émérite à l’Université Paris VII. Auteure, notamment de La non-épuration en France.

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Série Congrès de Tours – Episode 11 – Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz – 1945 – Sabotage du Procès Pétain – Mythe errant de la « vichysto-résistance »

Mitterrand, jeune fasciste, dans des manifestations d’extrême-droite de 1935. Décoré de la francisque par Pétain en 1943.

Vichysto-résistance ? Concept récemment forgé de toutes pièces dans les années 80-90, dans le cadre d’une réhabilitation de Vichy et de Pétain.

La fable de la vichysto-résistance émerge dès le Procès Pétain de 1945. Pétain était initialement accusé de haute trahison, d’intelligence avec l’ennemi … Pétain était le chef du groupe terroriste d’extrême-droite La Cagoule, bras armé de la Synarchie (qui, parait-il, n’existe pas).
Mais au procès, de trahison, l’accusation glisse à « simple » collaboration.

Après s’être servi de la résistance des communistes pour exister, de Gaulle garantit la non-épuration et le status-quo aux Américains et à la bourgeoisie française. L’ennemi reste le rouge.

On continue avec l’essentiel des cadres de Vichy. Petits et gros collabos restent en place. Dans la police et la magistrature, comme dans la haute bourgeoisie industrielle et bancaire. (A part quelques exemples comme Renault, passé à la savonnette à vilain).

Un petit jeune homme d’extrême-droite, proche de la Cagoule et de l’Action française, sert si bien Vichy qu’en 1943, le Maréchal Pétain le décore de la Francisque. Après-guerre, le jeune homme est protégé et financé par le gros collabo Eugène Schueller, fondateur de l’Oréal. En 1971, le gars devient chef du Parti Socialiste. Ce jeune homme n’a laissé aucune trace de résistance dans les archives. Il s’appelait François Mitterrand. Il paraît que c’était un grand homme de gôôche.

Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz, Professeur émérite à l’Université Paris VII. Auteure, notamment de La non-épuration en France.

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Série Congrès de Tours – Episode 10 – Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz – 1943 – Jean Moulin … Trahi par un « résistant »

Jean Moulin paie de sa vie son oeuvre d’unification de la Résistance au profit de de Gaulle. Certains ne pardonnent pas à Moulin d’avoir reconnu les communistes qui de 41 à 43 sont quasiment les seuls résistants actifs. Sans eux, De Gaulle n’est rien. Et chez les FTP communistes : de très nombreux étrangers, notamment des anciens des Brigades Internationales

L’essentiel de la résistance française active est communiste : FTP : Francs Tireurs Partisans qui comptent de très nombreux étrangers dans leurs rangs. Jean Moulin – l’émissaire de de Gaulle – sait que sans les rouges, le Général ne pèse rien face aux alliés. Moulin convainc les communistes de se joindre à de Gaulle. En contrepartie, les communistes, majoritaires, dictent le Programme du CNRConseil National de la Résistance. CNR auquel se joignent aussi de très tardifs « résistants », voire d’anciens vichystes et collabos qui veulent se blanchir pour la Libération.

Mais Moulin paye de sa vie l’unification de la Résistance. Car certains « résistants » de fraîche date sont viscéralement anticommunistes. Jean Moulin est trahi et balancé aux nazis par René Hardy, membre de Combat, tardif mouvement de « résistance » anti-rouge et anti-gaulliste, financé par les USA.

Car partout en haut lieu, on comprend dès l’été 1941 que l’Allemagne va perdre la guerre et que le monde d’après sera sous domination étasunienne. Mais avant leur défaite, les nazis veulent assassiner un tas de gens, dont les communistes. En 1943, des tractations s’engagent alors entre nazis et Américains …

Trahi par un « résistant », l’admirable Jean Moulin sera accompagné au Panthéon par … Mitterrand, ex-vichyste décoré par Pétain.

Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz, Professeur émérite à l’Université Paris VII.
Qui fait notamment la lumière sur l’affaire Moulin dans son ouvrage La non-épuration en France.

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Série Congrès de Tours – Episode 9 – Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz – 1940-44 – Patrons collabos – Prolétaires résistants – Zyklon B et lutte des classes

Résistance : Majoritairement populaire et ouvrière :
La résistance française a été le fait de ceux qui résistaient déjà avant-guerre : Les prolétaires. Donc les communistes, qui sont l’essentiel de la Résistance, et qui – de l’été 1941 jusqu’en 1943 – sont les seuls à lutter militairement. Globalement, les autres mouvements de résistance attendent le débarquement allié.

Collaboration : Ont collaboré ceux qui collaboraient déjà avec les nazis avant-guerre : Les industriels et financiers de la grande bourgeoisie responsables de l’étrange défaite, et qui amassent d’immenses fortunes en alimentant la machine de guerre nazie. Factures payées par les contribuables français.

France vache à lait du IIIème Reich : Presque tout ce qui est produit est envoyé en Allemagne. Y compris du Zyklon B

Photo : (1942 ?) : Ouvriers français posant devant des boîtes de Zyklon B, fabriqué à l’usine UGINE de Villers Saint Sépulcre (Oise).

Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz, Professeur émérite à l’Université Paris VII. Auteure notamment de Industriels et banquiers français sous l’occupation.

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Série Congrès de Tours – Episode 8 – Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz – 1938 : La France déjà sous dictature fasciste. 1941 : La résistance active, c’est les communistes

1938 : Accords de Munich : Daladier signe un pacte de non-agression avec Hitler. La France est déjà une dictature policière gouvernée à coups de lois-scélérates. Un régime fasciste où la police française collabore déjà avec la police nazie. Deux ans avant la défaite de 1940 !

Deux ans avant l’étrange défaite de 1940, la France de 1938 est déjà une dictature fasciste gouvernée à coups de décrets-lois scélérats !

Le Parti Communiste est interdit en 1939. Ses élus et militants criminalisés et jetés en prison après des procès à huis-clos. Le journal l’Humanité et toutes les associations proches des communistes interdits. (Comme le Secours Rouge, ancêtre du Secours Populaire).
Persécutés, les communistes sont donc en clandestinité et en résistance avant même l’invasion allemande.
Rapide retour sur la ridicule polémique autour de la demande, en 1940, de reparution de l’Humanité, initiative isolée de quelques membres d’un PC complètement désorganisé.

Il n’y a pas de résistance armée française jusqu’à l’agression de l’URSS par les nazis à l’été 1941. Le pacte germano-soviétique brisé, les FTPFrancs Tireurs et Partisans – communistes entrent alors dans le combat militaire. Jusqu’au débarquement allié, l’essentiel de la résistance militaire, c’est la résistance communiste, sans laquelle de Gaulle n’est rien.

Toujours avec la vilaine historienne rouge fouilleuse d’archives impitoyables : Annie Lacroix-Riz, Professeur émérite à l’Université Paris VII.
Auteure notamment de Industriels et banquiers français sous l’occupation. De Munich à Vichy. Le choix de la défaite.

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