Six mois de campagne présidentielle trafiqués par un sampler absurde et deux mauvais esprits : La Voix Off & Polémix.
Devenus incontournable chroniqueurs par l’absurde du quotidien politique sur le site de Libération, ces deux Tourangeaux compilent quatre-vingt de leurs mauvais coups – sous la ceinture souvent. Avec des ciseaux, sans doute des drogues douces, probablement du vin de Chinon, un sampler hilare et des heures de rhétorique politicarde qui ne mérite souvent que ces coups vaches dans les tibias, ils font dire à peu près n’importe quoi à tous les bonimenteurs, que leurs slogans soient publicitaires ou politiques.
Sadiques, ils osent ainsi tous les trucages, raccourcis et détournements dialectiques – on entend ainsi Sarkozy affirmer sereinement, que “si le fichier national des empreintes génétiques avait existé, Jacques Chirac n’aurait pas violé Edouard Balladur sur le bureau du président de la république de l’UMP, Obélix et Astérix n’auraient pas violé Christine Boutin…”
Le pire, et c’est ce qui dérange le plus dans ces franches escroqueries, c’est qu’on se demande parfois où le sampler est vraiment intervenu, où il a vraiment mit l’horreur dans ces bouches familières, tant la dialectique a souvent dérapé, incontrôlée lors de la dernière campagne présidentielle.
Ensuite aussi d’ailleurs : se souvenir par exemple du show évangéliste possédé de Ségolène Royal au Zénith, voix de casserole en alu qui offre à cet album son moment de bravoure surréaliste, Royal De Luxe “J’ai la passion du pesticide, je sais que les Français sont habités par la même passion. Oui, ensemble, ensemble, nous allons mettre la table (…) Je veux et je le ferai… Et le parlement sera supprimé, c’est facile avec internet. Un crapaud syndical sera accordé pour les trolls. Je mettrai en place le libéralisme à Montluçon…”.
Outre ces malversations grandioses, mot par mot, syllabe par syllabe, en marge de ces trafics sur fond de clavier Bontempi pour soucoupe volante 1966, le duo s’amuse aussi sur le net à réaliser de fausses pochettes, comme celle, impayable, de Bayrourier Noir.
Ce n’est pas tous les jours que situationnistes et slackers dialoguent avec une telle hilarité, dignes de Pierre La Police : “Je suis immigré mais tri marrant, un petit peu musulman bien qu’étant d’extrême-gauche…” – Jean-Marie le Pen.
Jean-Daniel Beauvallet.
Enfin un peu de reconnaissance du côté de la presse musicale ! il était temps (petit navire) 🙂
Bravo à vous 2 et vivement le prochain article….
waouh, vraiment très réactifs aux inrocks… courez vite chez votre marchand de journaux la semaine prochaine, il y a une super critique du nouvel album de Brel.