Elites françaises 1940-1944 – Episode 2 – 1945 : Les collabos sont toujours en place

Suite de l’entretien avec Annie Lacroix-Riz, – Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris VII – autour de son livre « Les élites françaises entre 1940 et 1944 » – (Armand Colin).

L’Histoire officielle réduit la collaboration au tandem Pétain-Laval, et à quelques personnages pittoresques. Aujourd’hui, – contrairement à la libération -, on ne dit plus rien sur l’écrasante responsabilité des dirigeants économiques de la France qui collaborent avec les nazis bien avant l’occupation. Or, dès l’été 41, ces « élites » savent que le IIIème Reich perdra la guerre, et que face à l’URSS victorieuse, elles seront sous tutelle américaine.

Les USA ne sont pas regardants sur le passé collaborationniste des fonctionnaires, patrons et financiers de la France libérée. Un passif de collaboration est même un gage de servilité vis à vis des Américains. C’est ainsi que des milliers de collaborateurs, – des petits fonctionnaires jusqu’aux grands capitalistes – , poursuivront carrières et affaires : Papa et Tonton Giscard d’Estaing, Mitterrand, Papon, Bousquet… Et aussi Schueller (L’Oréal), Bettencourt, Chanel, Vuitton, Berliet, Michelin, Lafarge, Lesieur

Grain de sable que les USA n’ont pas prévu : De Gaulle, soutenu par Churchill dans le but de ralentir l’inéluctable hégémonie étasunienne. De Gaulle est haï par presque tout le monde, notamment parce qu’il a fédéré toute la Résistance, dont les communistes. On ne le lui pardonnera pas : Probablement balancé à la Gestapo par des Français, Jean Moulin fait les frais de la haine contre le Général…

Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz – 1/3 – « Les archives sont impitoyables »

le-choix-de-la-defaite2017 : On découvre que l’entreprise Lafarge a collaboré avec les terroristes de l’Etat Islamique.

Rien d’étonnant : Pendant l’occupation, Lafarge faisait déjà de très fructueuses affaires avec les nazis. Ce n’est pas un cas isolé : Presque tous les industriels français ont – dès les années 30 – réalisé de très juteux profits en collaborant très volontairement avec le IIIème Reich :

Renault bien sûr. Mais aussi les camions Berliet, les huiles Lesieur, les peintures Valentine, les verres Saint Gobain, les sacs Vuitton… et bien entendu L’Oréal, fondé par Eugène Schueller, (père de Liliane Bettencourt), qui, avec Michelin, finance le complot fasciste du 6 février 1934 … La liste des entreprises françaises qui ont volontairement réalisé d’énormes profits avec les nazis est interminable…. et comprend des marques que nous connaissons toujours aujourd’hui. Tout comme l’Histoire de la collaboration comporte des noms toujours connus : Sellières, De Wendel, Schneider, Giscard d’Estaing, Mitterrand

Rediffusion de trois entretiens réalisé en 2014 avec l’historienne Annie Lacroix-Riz, – Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris VII -. Préparation pour deux autres conversations autour de son dernier et passionnant ouvrage : Les élites françaises entre 1940 et 1944. Ou comment, dès la fin de l’été 1941, les capitalistes français comprennent que le cheval nazi, – (sur lequel ils ont misé dès les années 30) – , va perdre la guerre, et qu’il est temps de pactiser avec les USA, dans un monde dont on sait qu’il sera sous domination américaine. Dès l’été 1941, on prévoit déjà la guerre froide.

Dans cette première émission : Retour sur l’ouvrage Le choix de la défaite, dans lequel Annie Lacroix-Riz, – preuves et archives à l’appui – , poursuit l’analyse de l’historien Marc Bloch, qui dès 1940 écrit L’étrange défaite : Ou comment une partie de l’état major français trahit la France en permettant aux nazis de nous envahir si facilement. Or, les militaires sont les valets des capitalistes,  « élites » qui complotent contre la République depuis les années 20

Au delà de ce très dérangeant rappel, Annie Lacroix-Riz nous dit ce qu’est le travail d’un véritable historien, dont la première matière sont les sources : des archives de toutes sortes. Car l’Histoire ne se fait pas avec des opinions, mais avec des preuves…
Dans  Le choix de la défaite, on aborde les questions suivantes  :  1938-1940 : De la politique munichoise  à  la drôle de guerre.

– Pourquoi la France perd-elle aussi facilement la guerre de 1940 ? Parce qu’une partie de l’état-major français a trahi en faveur du IIIème Reich

– Quel est ce complot de la synarchie ? Qui sont les synarques ? (Si vous n’aimez pas le mot complot, utilisez l’expression « stratégie discrète » du capital).

Le mur de l’argent et les 200 familles sont-ils des mythes ? Non. La plupart des dynasties de capitalistes collabos sont toujours au pouvoir aujourd’hui.

Louis Renault, Eugène Schueller… « simples » collabos… ou vrais fascistes ?

– L’Histoire et son enseignement sont-ils sous contrôle ? Comment un historien sérieux travaille-t-il ?

A écouter également : Histoire de l’Europe – 1938 – 2014 – Des Accords de Munich au Traité de Lisbonne.

Avec l’historienne Annie Lacroix-Riz – 2/3 – La Synarchie : une Histoire sous contrôle.

Au delà des mythes : Les dessous de la collaboration et de Vichy : Comment l’historienne Annie Lacroix-Riz, archives à l’appui, démontre le complot de la Synarchie dans son livre : Le choix de la défaite. Faits déjà exposés dans Là-bas si j’y suis, l’émission de Daniel Mermet.

Comment, dès les années 20, le noyau dur du capitalisme français finance les fachismes d’Europe. Prépare le tandem Pétain-Laval dans les années 30. Et en 1940, oeuvre à l’étrange défaite militaire de la France…

Histoire fort gênante pour les dynasties financières qui gouvernent toujours la France. Histoire bien contrôlée par des larbins qui se prétendent historiens.