Histoire des droites françaises – 2/7 – 1789 : Révolution de droite ?

Publié le 1 juin 2013


1789 : Une révolution bourgeoise hostile aux petites gens…

Une heure avec Cédric Delaunay et André Lécole, agrégés d’Histoire.

Pour approfondir, écoutez l’historien Henri Guillemin.

2 thoughts on “Histoire des droites françaises – 2/7 – 1789 : Révolution de droite ?”

  1. Merci encore pour cette émission. Je me plonge depuis peu dans cette période passionnante et c’est vrai que les cours de collège sont aussi lointains que grossiers. Choukran pour le rappel. Bon comme tu as plein de compliments, je passe aux critiques (AMICALES).
    La révolution française bourgeoise?
    Je trouve que l’on passe vite sur le rôle des paysans révolutionnaires et des sans-culottes, dont la radicalité (relevée dans l’émission) a contraint à certaines réformes, inclinaisons et appuis (élimination des Girondins). Ce mouvement est stimulé par les crises économiques. Je ne suis pas convaincu de la thèse d’une alliance entre la paysannerie et la « bourgeoisie » pour faire triompher cette dernière. La loi martiale, voté en 1791 contre les soulèvements ouvriers et paysans ne va pas du tout dans ce sens.
    Lire notamment cet article percutant
    http://revolution-francaise.net/2006/05/13/38-critique-revolution-bourgeoise-droits-homme-citoyen
    « Les gens du peuple ne lisent pas (…) c’est trop compliqué » [je résume], mais ne s’auto-éduquent-ils à travers leurs réunions en assemblées, comités, la diffusion des idées par les journaux, placards ? Ils en discutent, participent, font pression, occupent la rue. Aujourd’hui, lit-on Voltaire, Foucault, Castoriadis ?
    L’émission n’évoque pas la journée du 10 août 1792, encore portée par un mouvement populaire (Notamment La Commune insurrectionnelle de Paris et les Fédérés marseillais de Barbaroux) : il y a une scission entre les Girondins (de droite), favorables à la négociation avec le Roi, et les Montagnards.
    Le 10 août 1792
    « Le peuple, placé entre la mort et l’esclavage, vient de prévenir la ruine de la patrie en reprenant une seconde fois ses droits (la premier lors de la fuite de Varennes, selon les auteurs de la proclamation). Le souverain a parlé; des magistrats, nommés par la majorité des sections, viennent de prendre séance à la Maison commune. Cette mesure, nécessitée par les circonstances, va rompre tous les fils de l’intrigue. Elle va porter la lumière sue cette chaine de trahisons qui a mis la liberté dans un péril imminent. Le peuple, cette fois-ci, ne se sera pas levé en vain. Des magistrats, remplis de zèle, vont seconder ses efforts. Il ont lié leurs opérations à celles des anciens magistrats les plus dignes de la confiance publique : Pétion est toujours chef de la commune, et Manuel et Danton sont à leur poste. » Proclamation de la Commune
    http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=203&d=1&c=10%20aout%201792

    Il existe un antagonisme entre Girondins et Montagnards sur la notion de propriété. Les premiers la considèrent comme un droit naturel fondamental ; les seconds (aussi respectueux du droit de propriété) la subordonne au droit à l’existence.
    En septembre 1789, c’est la libre circulation des denrées, le prix du blé est fixé sans limite légale, la bourse fonctionne, les monopoles commerciaux supprimés (Compagnie des Indes). On est sur un courant idéologique libéral au sens contemporain, avec un discours type « le marché s’auto-régulera et la famine disparaitra, et l’Etat ne doit pas intervenir dans les affaires économiques ». Etonnement (pas tant que cela), seules les colonies continuent à ne pouvoir commercer avec la métropole et on envoie des troupes réprimer les révoltes « nègres ». Sur la question des colonies et de l’esclavage, des courants idéologiques s’affrontent violemment. (Encore une idée d’émission ?!)

    J’attendais plus de débat autour des 8 et 9 Thermidor (chute de Robespierre), et sur la « réaction » (au sens réactionnaire) qu’il amène ensuite. Je reste sur ma faim. A la place,
    Bonaparte arrive un peu vite dans cette émission. Quand il prend le pouvoir, les idées de la révolution sont déjà à la poubelle. Exporter la révolution notamment, n’est qu’un prétexte.
    On retrouve d’ailleurs dans les débats à l’Assemblée puis la Convention des débats entre partisans de la guerre défensive et offensive.
    Autre chose, Bonaparte et l’esclavage (qu’il rétablit), le colonialisme. Il ne porte en aucun cas, pour moi, les idées de la Révolution française.
    Il réforme l’Etat, effectivement, beaucoup d’autres choses, mais la révolution a été beaucoup plus innovatrice : déclaration des Droits de l’homme, établissement d’un nouveau système politique abattant la monarchie de droit divin, etc. (et cité vers 40’ dans l’émission d’ailleurs)

    Voilà quelques remarques ; cette période est vraiment passionnante, avec tous ces courants de pensée (hébertistes, enragés, l’Universalisme de Thomas Paine [« la barbarie de l’Europe], Anacharsis Cloots etc.) qui peuvent nourrir d’autres émissions et nos cerveaux gratuitement avec les réseaux des bibliothèques publiques (Constitution de 1793 : Article 22. – L’instruction est le besoin de tous. La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens.)

    (RE)Lire la fabuleuse constitution du 24 juin 1793
    http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/les-constitutions-de-la-france/constitution-du-24-juin-1793.5084.html

    La Convention nationale déclare :
    Article 1. – Le but de la société est le bonheur commun
    Article 34. – Il y a oppression contre le corps social lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.
    Article 35. – Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
    ACTE CONSTITUTIONNEL
    De la République
    Article 4. – Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis ; – Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année – Y vit de son travail – Ou acquiert une propriété – Ou épouse une Française – Ou adopte un enfant – Ou nourrit un vieillard ; – Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l’humanité – Est admis à l’exercice des Droits de citoyen français.

    Celui-là il claque pas mal, non M. Valls ?

    Un autre papier sur la révolution
    http://blog.agone.org/post/2011/07/13/La-gauche-et-la-revolution

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